Ce week-end-là, ma compagne m’a fait une belle surprise : une escapade vers le nord-ouest de l’Andalousie, sans rien me dire de plus. En quittant Estepona, je ne savais qu’une chose : on allait vers l’océan. Après quelques kilomètres, nous avions quitté la côte de la méditerranée, direction Sanlúcar de Barrameda, à l’embouchure du Guadalquivir.
C’est à peine deux heures de route depuis Estepona ou Manilva, donc idéal pour une excursion d’un jour, mais franchement, le lieu mérite bien un week-end. Très vite, on remarque à quel point la lumière change. En bordure de l’océan Atlantique, elle devient plus douce, presque argentée, comme si le ciel et la mer se répondaient.
En arrivant à Sanlúcar, on a pris le temps de se promener dans les ruelles animées du centre, avant de rejoindre Bajo de Guía, le quartier des restaurants au bord de l’eau. L’ambiance y est incroyable : familles, amis, pêcheurs, rires et odeur de fruits de mer grillés.
Nous avons dîné à la Casa Bigote, une véritable institution locale, à ne pas rater si vous allez un jour à Sanlucar. Ce restaurant, reconnu dans toute l’Andalousie, propose des plats à base de thon, de crevettes et de coquillages, mais aussi de succulents tapas, préparés simplement, comme on les aime ici. On vous conseille de les accompagner avec de la Manzanilla, un vin incroyable et un peu atypique issus des caves locales. Un vrai régal, avec le fleuve et son embouchure en toile de fond.
Nous avons dormi dans un petit hôtel familial, à quelques centaines de mètres de la plage. Accueillis par la propriétaire elle-même, on s’est tout de suite sentis “comme à la maison”.
Le matin, nous avions rendez-vous sur le quai pour embarquer à bord du "Los Cristobal", un bateau qui remonte le fleuve pour rejoindre le Parque Nacional de Doñana, plus haut, de l’autre côté du Guadalquivir. C’est une visite guidée très encadrée, mais passionnante.
Notre guide Patricia nous a raconté comment Doñana, autrefois un domaine royal de chasse, est devenue l’une des plus grandes réserves naturelles d’Europe, classée Réserve de biosphère par l’UNESCO. On y trouve une biodiversité exceptionnelle : lynx ibériques, cerfs, flamants roses, aigrettes, et plus de 300 espèces d’oiseaux qui viennent y migrer.
Le guide nous a aussi expliqué que, jusqu’à la fin des années 70 et même encore au début des années 80, certaines familles vivaient encore dans cette zone isolée. Elles habitaient dans de petites huttes appelées chozas, construites à partir de matériaux locaux comme le bois, les roseaux ou la paille. Chose qu’on aurait presque impossible à imaginer au début des années 80.
Ces habitants vivaient de ce que la nature leur offrait : ils chassaient, pêchaient, élevaient quelques bêtes et fabriquaient du charbon de bois pour le vendre dans les villages voisins. Une vie simple et rude, marquée par les saisons et les ressources du fleuve.
Le guide nous a aussi raconté que la réserve avait bien failli disparaître dans les années 50 et 60. À l’époque, sous Franco, le territoire risquait d’être transformé pour l’exploitation agricole et la plantation d’eucalyptus. Ce sont des scientifiques et quelques propriétaires visionnaires qui ont réussi à convaincre le régime de préserver cet espace unique. La création officielle du parc national de Doñana, en 1969, a finalement permis de protéger ce joyau naturel pour les générations futures.
Nous avons ensuite repris le "Los Cristobal". Pendant ce retour vers Sanlucar, nous avons eu la chance d’apercevoir, le long du fleuve, une multitude d’oiseaux sauvages (hérons, aigrettes, aigles pêcheurs,..), mais aussi des renards, des daims et des sangliers.
De retour à Sanlúcar, on a décidé de traverser à nouveau le fleuve, mais cette fois sur une petite barge locale, La Olga, qui fait sans cesse l’aller-retour entre les deux rives. Une fois de l’autre côté, nous étions seuls.
Nous avons longé la côte en marchant vers l’océan Atlantique, les pieds dans le sable, entourés d’un paysage brut et magnifique. Des plages sauvages, des dunes dorées, un silence impressionnant… L’impression d’être seuls au monde.
Après une marche d’environ dix kilomètres, nous avons rappelé la barge (un simple coup de téléphone suffit pour qu’elle vienne chercher les promeneurs). Le dernier passage est à 19h30 — à ne pas manquer, sous peine de passer la nuit avec les flamants roses!
Nous avons terminé la journée sur une petite terrasse face à l’océan, à regarder le soleil descendre lentement sur les vagues, le genre de moment qui donne envie de ne jamais repartir.
Ce week-end nous a rappelé à quel point l’Andalousie regorge de trésors à portée de main. Depuis Estepona ou Manilva, où vivent de nombreux propriétaires Zapinvest, il suffit de quelques heures pour changer de décor et découvrir une autre facette de la côte espagnole — plus sauvage, plus océanique, mais tout aussi envoûtante.
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